Quand la colère de mon enfant me dépasse : que faire ?

Quand la colère de mon enfant me dépasse : que faire ?
Par Sandra Hollécou, sophrologue
En tant que parent, il n’est pas rare de se sentir impuissant, voire démuni, face à la colère de son enfant. Ces tempêtes émotionnelles peuvent surgir sans prévenir, à la maison, à l’école, ou en public, et laisser une sensation d’échec ou de culpabilité. Mais il est essentiel de se rappeler que la colère est une émotion normale, naturelle, et surtout nécessaire. Elle permet à l’enfant d’exprimer un besoin, une frustration, une incompréhension… même s’il ne sait pas encore le formuler avec des mots.
Ce qui est souvent difficile, ce n’est pas tant la colère elle-même, mais la manière dont elle s’exprime. Cris, coups, jet d’objets : l’enfant tente de libérer une tension intérieure qu’il ne comprend pas toujours. En tant que sophrologue, je vous invite à porter un regard nouveau sur ces moments : non comme des crises à fuir ou à éteindre à tout prix, mais comme des appels à l’aide, des opportunités pour accompagner votre enfant dans l’apprentissage de ses émotions.
La première étape consiste à accueillir. Accueillir sans juger, sans punir. Cela ne signifie pas tout accepter, mais reconnaître l’émotion de votre enfant : « Je vois que tu es très en colère. » Cette simple phrase apaise souvent plus qu’on ne le pense. Ensuite, vient la mise en mots, quand c’est possible : « Tu aurais voulu continuer à jouer, et là tu dois arrêter, c’est frustrant. » En validant son ressenti, vous l’aidez à se sentir compris et sécurisé, ce qui réduit peu à peu l’intensité de la réaction.
En parallèle, la sophrologie offre des outils concrets pour apaiser le corps et l’esprit : respiration, visualisation, mouvements doux… Ces pratiques simples peuvent être proposées à l’enfant en dehors des moments de crise, afin qu’il développe une boîte à outils intérieure. Un exercice comme « la bulle des émotions » peut l’aider à déposer symboliquement sa colère dans une bulle imaginaire, qu’il visualise s’envoler. Cela devient une manière ludique de prendre du recul sur ce qu’il ressent.
Enfin, souvenez-vous que pour aider votre enfant à traverser ses émotions, vous devez aussi prendre soin des vôtres. Un parent calme n’est pas un parent parfait, c’est un parent qui connaît ses limites et qui prend le temps de souffler. Il est légitime de se sentir fatigué, irrité, perdu. Vous n’êtes pas seul·e. Et c’est justement en apprenant à vous apaiser, vous aussi, que vous deviendrez un guide plus serein pour votre enfant.